I. Judo = « Meilleur emploi de l’énergie » par la voie de la souplesse.
En entreprenant cette démarche, Kano transformait une méthode guerrière et brutale de combat à main nue en un art du Budo, où l’éthique et la recherche de la maitrise de soi, dans le but de développer sa personnalité avec l’esprit du Jita-kyoei (Entraide et propérité mutuelle), et où la technique n’était plus qu’un moyen pour développer puis affirmer un état d’esprit constructif et non-violent (Judo).
En réalité, l’appellation de Judo était en usage dans l’école Jikishin-Ryu de Ju-Jutsu pour qualifier ses techniques de combat non fatales, mais Kano la reprit et l’étendit à la synthèse personnelle qu’il fit à partir de ses connaissances en Tenjin-Shintô-Ryu, et donna une survie définitive au concept.
C’est en février 1882 que Kano ouvrit son premier Dojo, le Kodokan : « ECOLE POUR L’ÉTUDE DE LA VOIE OU INSTITUT DU GRAND PRINCIPE », dans une annexe du temple Eisho-ji du quartier de Shitaya à Tokyo et les premiers élèves se sont inscrits quelques mois après.
Le Kodokan déménagea à plusieurs reprises et, en 1886, il comptait une cinquantaine d’élèves. Lentement mais surement, à coups de défis lancés auprès d’autres écoles rivales de Ju-Jutsu jalouses du succès de l’orientation de Kano, et gagnés par les champions du Kodokan, le succès de ce dernier s’affirma et sa légende grandit.
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II. LA Synthèse de Kano Jigoro
Dans un premier temps, soucieux de développer un système sportif éducatif sans aucun danger pour les pratiquants, KANO avait supprimé tous les coups frappés pour ne retenir que projections et contrôles dans sa synthèse. Au contraire, en imposant le Kumi-kata, il s’éloignait d’avantage des manières de faire du Ju-Jutsu traditionnel où le combat intervenait avant même la saisie et perdait donc en réalisme. Cela ne faisait que confirmer le choix de KANO. Au début des années 1920 cependant, alors qu’il se préoccupait de la manière d’intégrer également à son judo de techniques de combats classiques, anciennes, pour en faire un bien d’héritage venant d’une lointaine tradition, il réintroduisit, par le biais de certain kata, des techniques d’atémi.
En 1922, KANO invita Gichin FUNAKOSHI, qui venait d’arriver au Japon, à faire une démonstration de KARATÉ au Kodokan et les des hommes sympathisèrent d’emblée.
En 1926 KANO fit lui-même le voyage à OKINAWA avec son élève NAGAOKA où une branche du Butokukaï enseignait aussi le judo et y rencontra Miyagi CHONJU.
Il s’était également intéressé de très près à L’AÏKIDO, en lequel il disait voir un « Budo Idéal », et avait envoyé au début des années 1890 plusieurs de ses meilleurs disciples l’étudier auprès de fondateur Morihei UESHIBA.
En 1928, Kano avait même créé une association pour l’étude et les recherches sur les anciens arts martiaux de son pays (KOBUDO-KENKYU-KAÏ), ce qui indiquait clairement la volonté de n’oublier aucune source de sa réflexion.
KANO fut souvent assisté par ses disciples dans certaines modifications ou mise au point des techniques retenues dans son judo. Il avait lui-même beaucoup adapté, pour en exclure tout danger, les techniques de projection et étudié des procédés pour contrôler les chutes du partenaire.
Les techniques de combat au sol furent perfectionnées avec l’aide d’Isogaï HAJIME et la classification pédagogique des 40 techniques fondamentales de projection, en cinq groupes de huit techniques intervint en 1895 : « Le GOKIO »
Le Gokio constitua dès lors me système de progression officiel du KODOKAN, et fut remanié en 1920 et inchangé depuis.
Par la suite Mikinosuke KAWAISHI du BUTOKUKAI introduisit une autre classification en Europe.
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III. Les Kata du Judo du Kodokan
KANO Jigoro fit également en sorte que les principes techniques de son Judo, comme celles du vieux Ju-Jutsu même non praticables en assaut sportif, soient regroupés dans une sorte de « mémoire » centrale, constituée par les kata, et qui pourrait être transmise dans leurs formes d’origine aux générations suivantes.
Ce fut en 1908 au BUTOKUKAÏ, devant plusieurs dizaines d’experts en arts martiaux, notamment de la police, que KANO présenta publiquement les deux premiers kata « Nage No Kata et Katame No Kata » tels qu’ils les avaient codifiés à l’usage de son Institut KODOKAN. Ils devinrent les Kata dits de Randori, c'est-à-dire praticables en assaut sportif car sans danger, afin qu’ils soient distingués des Kata consacrés aux formes de décision pour le combat réel.
Un grand séminaire réunit des experts en Judo du monde entier, le 10 avril 1960, sous la présidence de Risei KANO au KODOKAN de TOKYO, pour standardiser les Kata. D’autres survinrent, pour harmoniser en rectifiant des détails. Mais les formes laissées par Jigoro KANO sont restées quasi inchangées.
Par l’existence et la transmission de ces Kata, qui s’exécutent à deux, le Judo de KANO Jigoro reste, en sus de son caractère sportif, une tradition vivante qui rejoint celle de tous les arts martiaux Budo.
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C’est un Art Martial de défense qui a été créé en 1882 par O Sensei Jigoro Kano San à Shitaya alors qu’il n’avait que 22 ans.
Ce système de combat est basé sur les anciennes techniques de Ju-Jutsu, mais dont Kano a banni toute violence inutile et toute technique dangereuse, aussi bien pour celui qui l’exécute que pour celui qui la subit, pour en faire un système éducatif, à usage sportif.